Après une année 2020 durant laquelle les échanges internationaux furent particulièrement perturbés, peut-on espérer un rebond du commerce mondial en 2021 ? Et si oui, comment l’expliquer ? Les experts Euler Hermes se sont penchés sur ces questions dans leur dernière étude. Au sommaire :
- Au premier trimestre 2021, le commerce mondial a rebondi plus fort et plus vite que prévu, plus particulièrement en valeur (+8,6% t/t) mais également en volume (+3,4% t/t). Une tendance qui devrait se poursuivre sur l’ensemble de l’année : selon Euler Hermes, les échanges internationaux devraient croître en 2021 de +7,7% en volume et de +15,9% en valeur (en 2020, respectivement -8% et -9,9%).
- Comment expliquer un tel rebond du commerce mondial ?
1) Tout d’abord, la réouverture des économies en Europe et aux Etats-Unis induit une forte hausse des importations en provenance d’Asie pour ces deux régions, qui soutient fortement le commerce mondial en volume. En effet, la reprise de la demande mondiale et la nécessité des entreprises de reconstituer leurs stocks pour y faire face engendrent une croissance des échanges internationaux en volume.
2) Les deux derniers facteurs cités exercent d’ailleurs une importante pression sur le coût des importations. En effet, pour répondre à la hausse de la demande mondiale, les entreprises ont besoin de reconstituer leurs stocks. Pour y parvenir, leurs besoins en transport de marchandises et en produits intermédiaires croissent. De quoi engendrer une situation de tension sur le fret maritime et des pénuries ou rallongement de délais pour obtenir certains intrants, qui génèrent de l’inflation, et donc une forte croissance des échanges commerciaux internationaux en valeur. - L’augmentation soudaine des prix oblige les entreprises à changer leurs stratégies de gestion des stocks. Elles passent ainsi d’un modèle de « just in time » à un modèle de « just in case » : les entreprises se précipitent pour acquérir des biens intermédiaires afin de se protéger contre d’éventuelles nouvelles hausses de prix. La pénurie de conteneurs joue également sur le comportement des importateurs, qui sont prêts à payer plus cher pour que leurs commandes soient transportées dans les temps.
- La croissance du commerce mondial restera supérieure à la moyenne en 2022. Selon Euler Hermes, les échanges commerciaux internationaux devraient croître de +6,2% en volume et de +8,4% en valeur l’année prochaine. En effet, les pressions sur le coût des intrants et du transport devraient perdurer dans un contexte de reprise économique progressive et continue, même si un pic aura clairement été atteint en 2021.
- Quels secteurs et quelles régions souffriront le plus de la hausse du coût des importations ? Les entreprises européennes qui sont entrées dans la crise avec de faibles niveaux de stocks sont les plus vulnérables. En effet, la plupart des pays d’Europe ont du mal à reconstituer des stocks déjà très faibles, contrairement aux Etats-Unis et à la région Asie-Pacifique, qui semblent avoir des niveaux relativement élevés d’approvisionnement. De plus, les entreprises dont le modèle de gestion de stock repose sur le « just in time » tel que le secteur automobile, textile et de l’habillement sont particulièrement exposés.
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