Trumponomics : la suite

Quels seraient les impacts d'une seconde présidence Trump en matière de politique commerciale, fiscale et monétaire ?

14/03/2024
Quel que soit le vainqueur de la Maison Blanche en novembre prochain, il sera confronté à une économie américaine en pleine mutation. Si les États-Unis sont restés remarquablement résistants malgré la hausse des taux d'intérêt et l'incertitude mondiale, ils sont devenus plus enclins à la volatilité de l'inflation, en raison d'une plus grande exposition à des chocs d'offre fréquents et à des pénuries structurelles de main-d'œuvre.
 
Allianz Trade s’est penché sur les répercussions que pourraient avoir le retour du Président Trump sur la croissance, l'inflation, les marchés de capitaux, les politiques commerciales, fiscales et industrielles des Etats-Unis, entre retour de guerre commerciale, « bazooka fiscal » après les élections et conduite d’une politique monétaire crédible.

Au sommaire :
  • Nous pensons que les augmentations tarifaires seront probablement plus modérées et plus ciblées que ce qui a été promis. Dans notre scénario de base, nous prévoyons que Trump augmentera le taux moyen effectif des droits de douane américains de 2,5 % actuellement à environ 4,3 % - c'est-à-dire non pas 10 %, mais tout de même le niveau le plus élevé depuis le milieu des années 1970 - et qu'il sévira fortement contre l'évasion tarifaire. Nous nous attendons à ce que Trump cible des produits non essentiels pour l'économie américaine, ce qui équivaut à 55 % des produits chinois importés et à 70 % des produits de l'UE.
  • L’administration jouera probablement la carte de la prudence en matière de politique budgétaire. Une présidence Trump 2.0 hériterait des déficits budgétaires très importants de l'administration Biden et de l'augmentation des charges d'intérêt. Nous nous attendons à ce que l'administration Trump finance ses promesses fiscales en augmentant les recettes douanières et en abrogeant certaines politiques du président Biden. Dans l'ensemble, l'orientation budgétaire pourrait être légèrement assouplie au cours de la première année de la présidence Trump, mais devenir neutre au cours des années suivantes.
  • Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale soit contrainte d'interrompre son cycle d'assouplissement en 2025 et à ce que le rendement américain à 10 ans reste supérieur à 4 %. Sur le marché des changes, l'évaluation tendue du dollar suggère que la marge d'appréciation du dollar est limitée (+2,5 %).
  • D'un autre côté, nous estimons que le déploiement de l'intelligence artificielle (IA) est susceptible de stimuler la productivité et la croissance du PIB, et le statut d'exportateur net d'énergie des États-Unis offre une marge de manœuvre supplémentaire.