Ces dernières semaines, l’inflation est au centre de toutes les préoccupations. Face à la hausse du coût des intrants et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, la rentabilité des entreprises sera-t-elle mise en danger en 2022 ? Quels secteurs sont les plus exposés à l’inflation ? Les experts Euler Hermes répondent à ces questions dans leur dernière étude :
- Selon Euler Hermes, l’inflation devrait rester supérieure à 2% à l’échelle mondiale en 2022. Cette hausse généralisée des prix provient des perturbations des chaînes internationales d’approvisionnement, de la hausse du coût des intrants, et du rebond (trop) rapide de la demande.
- Heureusement, grâce aux dispositifs étatiques de soutien déployés depuis le début de la crise, les entreprises sont aujourd’hui assises sur de confortables réserves de liquidités. Selon Euler Hermes, les réserves de trésorerie sont aujourd’hui supérieures à leur niveau d’avant-crise de +690 Mds EUR en zone euro et de +765 Mds USD aux Etats-Unis. La France est également concernée, avec une hausse de +225 Mds EUR des réserves de trésorerie entre le début de la crise et aujourd’hui.
- Par ailleurs, la demande de rattrapage constatée en 2021 a permis à la plupart des entreprises de préserver, voir accroître, leurs marges l’année dernière. Euler Hermes estime que la demande continuera de croître en 2022, permettant ainsi à un grand nombre d’entreprises de répercuter l’inflation sur leurs prix de ventes. Ainsi, Euler Hermes estime que la rentabilité des entreprises s’accroîtra à nouveau en 2022 en zone euro (+3,9 pts en moyenne) et aux Etats-Unis (+5,5 pts).
- Les secteurs qui bénéficieront le plus de cette hausse de la rentabilité en 2022 seront la construction (+9,5 pts de marge) et les machines et équipements (+8,5 pts) aux USA, et les biens d’équipements des ménages (+8,7 pts) en zone euro. En revanche, le secteur de la métallurgie subira un recul de ses marges en 2022 (-4,5 pts), du fait notamment de la forte hausse de sa facture énergétique.
- Toutefois, si l’inflation s’avérait durable, ou si elle accélérait dans les mois à venir, certains secteurs pourraient voir leur rentabilité fortement affectée. Par exemple, une envolée du prix du pétrole à 100 dollars par baril coûterait -2 points de marge aux secteurs de la métallurgie et de l’énergie. De quoi affecter également de nombreuses filières dépendantes de ces secteurs, comme l’agroalimentaire ou l’automobile.
- Autre conséquence possible : les pressions inflationnistes pourraient générer une hausse des salaires. En cas de forte hausse des salaires, les secteurs du transport en zone euro et aux Etats-Unis, mais également des logiciels et de l’IT en zone euro et de l’électronique aux Etats-Unis seraient les plus affectés. Heureusement, Euler Hermes estime que l’inflation devrait ralentir au S2 2022, et ainsi contraindre l’envolée des salaires. Selon Euler Hermes, les salaires croîtront ainsi en 2022 de +4,7% aux USA, de +2,5% en France et de +2,6% en Allemagne.
- Enfin, face à l’inflation, les banques centrales pourraient être tentées de revoir les taux d’intérêts à la hausse. Dans ce cas, les secteurs des transports et de l’énergie aux Etats-Unis semblent les plus à risque.
Vous souhaitez obtenir plus de détails, d’analyses et d’explications sur les secteurs les plus exposés à l’inflation en France, en zone euro et aux Etats-Unis ? Consultez notre étude intégrale, ou contactez-nous directement. Bonne lecture !