Redévelopper une PME
sur le made in France

06/06/2019
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ABC Minet est spécialisée dans les échafaudages acier fixes, multi-directionnels et roulants, destinés aux professionnels. La société a réalisé 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte 47 salariés en 2018, contre 6,7 millions d’euros et 30 salariés en 2012, au moment de sa reprise par la troisième génération de la famille Giraudet. Elle mise sur le made in France.

Villars Giraudet, le grand père des dirigeants actuels, crée ABC Minet en 1962 à Saint Chamond dans la Loire. Son objet, dans cette région alors métallurgiste : la fabrication et la vente d’échafaudages. Son ambition : conquérir la région Rhône-Alpes, et le sud de la France.

Son fils Jean-Marc Giraudet intègre l’entreprise comme commercial dans les années 70, avant d’en prendre seul la tête à la fin des années 80. Il a souhaité la développer par la conquête de nouvelles régions : l’Est, le Sud-Ouest, et plus tard l’international. C’est dans cette optique qu’il va construire une force de vente de 15 personnes et ouvrir une filiale en Algérie au milieu des années 90.

Le pari made in France de la troisième génération

Lors d’un déjeuner de famille, fin 2008, Jean-Marc Giraudet annonce son intention de prendre prochainement sa retraite. Ses trois enfants : Alexandra l’aînée, alors juriste dans un groupe américain, Maxence le cadet, qui travaille déjà dans l’entreprise familiale comme responsable commercial de secteur, et Rodolphe le benjamin, commencent alors à réfléchir à la suite.

« Nous avons travaillé sur un véritable projet de reprise, monté un business plan, et cherché des financements pour réussir notre pari : faire du ‘made in France’ en réintroduisant sur le site de St Chamond la production que notre père avait largement externalisée ». Le projet incluait de lourds investissements dans des machines de découpe laser et la robotisation de certains postes de soudure, qui feront l’objet de financements bancaires. Quand Jean-Marc Giraudet prend sa retraite en juillet 2013, les trois enfants sont en place : RH, gestion et administratif pour Alexandra, commerce et production pour Maxence, tandis que le plus jeune qui a alors seulement 20 ans, entre comme chauffeur-livreur (il est actuellement responsable des expéditions).

Le choix de la spécialisation

La société est strictement spécialisée dans les structures en acier, mais elle s’adresse à des marchés complémentaires : bâtiment, travaux publics (barrières de chantier), industrie, construction navale, événementiel.

Une partie de cette large gamme peut également être louée par l’intermédiaire de sa filiale spécialisée : Almaro, de sorte à satisfaire des professionnels de tailles et de besoins hétérogènes.

Eloigner les impayés

« Le secteur du Bâtiment fait souvent peur ! Cette clientèle souffre souvent d’une mauvaise réputation en termes de délais de règlement. Même si la loi de modernisation de l’économie nous a aidés à mieux borner les usages en la matière, il nous appartient d’être attentif et rigoureux. Ainsi, l’une de mes premières missions a été de mettre en place un process pour encadrer le crédit client », déclare Alexandra Giraudet.

Il y avait beaucoup de contentieux au moment de la reprise de l’entreprise ; la mise en place de process internes et la collaboration avec Allianz Trade a permis de faire passer le poste clients douteux de 250.000€ en 2012 à 60.000€ en 2018. Aujourd’hui, depuis leur tablette, les commerciaux accèdent directement à la plate-forme Eolis, développée par Allianz Trade, pour se faire une idée immédiate de la solvabilité du prospect.

L’enjeu des ressources humaines

Le recrutement et la fidélisation du personnel ne sont pas faciles dans des spécialités en tension. Par exemple, les soudeurs sont parfois attirés par les salaires de l’aéronautique, alors qu’une des conditions à l’obtention du label NF est justement la présence de soudeurs qualifiés. Une problématique qui a toute l’attention des dirigeants :

Prévenir les fraudes

Vis-à-vis des fraudes, il ne faut jamais baisser la garde. « Quand nous avons repris la société, j’ai décidé de simplifier ma signature et l’ai transmise à ma banque. Quelques jours plus tard, celle-ci m’a informé de demandes de virements en provenance d’Inde… porteurs de ma nouvelle signature ! » s’étonne encore Alexandra Giraudet.

Plus récemment, la société a connu plusieurs tentatives de fraude au président, dont l’une était particulièrement bien renseignée. Il y a aussi eu différentes tentatives de fraudes au fournisseur, mais aussi de fraude au client : « Un commercial a reçu un jour la commande du siècle venant apparemment d’un très grand acteur du Bâtiment. Le délai était très court, et le montant énorme – même si le transporteur n’avait pas suspecté la supercherie, ça nous a mis la puce à l’oreille », continue la dirigeante.

Parmi les moyens de se prémunir contre les fraudes :

  • La société forme ses équipes à la gestion sécurisée des messageries ;
  • Tout virement est soumis à un contrôle ;
  • Les fournisseurs sont reçus en face à face ; ils sont tenus de remettre en mains propre le RIB du compte à utiliser exclusivement pour tout règlement ;
  • Le circuit de communication est court : c’est la force d’une société familiale !