La Turquie entre en récession : -1,8% en glissement annuel au T3 2016

​Le PIB de la Turquie ne croîtra que de +1,3% en 2016 (+4% en 2015), après deux premiers trimestres pourtant solides (+4,5% en glissement annuel). Ce ralentissement de l’économie turque provient en partie d’une forte récession constatée au T3 2016 (-1,8% en glissement annuel). « Nous attendions effectivement un ralentissement de l’économie turque au T3 2016, mais cette récession est une mauvaise surprise », réagit Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes.

« Le moteur essentiel de la croissance turque, la consommation des ménages, s’est enrayé durant l’été (-3,2% a/a au T3 2016 contre +3,7% a/a au T2). C’est compréhensible, au vu de l’instabilité politique qui secoue la Turquie, et pénalise son économie. Les exportations ont aussi fortement reculé (-7% a/a au T3 2016), affectées en partie par la situation préoccupante des pays voisins. Dans ce contexte défavorable, et sachant que le taux à 10 ans dépasse aujourd’hui les 11%, il n’est pas rassurant de voir que c’est la dépense publique (+23,8% a/a au T3 2016) qui a été le seul facteur de soutien à la croissance turque », développe Ludovic Subran.

Les indicateurs observés jusque-là laissent à penser que l’activité économique turque restera faible au T4 2016. En octobre, la production industrielle a cru de +2% a/a, alors que les ventes au détail se sont contractées de -0,2% a/a. Euler Hermes prévoit d’ailleurs un nouveau ralentissement de l’économie turque en 2017 (+1%).

« Le point focal pour la Turquie, c’est que toute mauvaise nouvelle pèse sur le taux de change. Et pour une devise qui a déjà perdu près de la moitié de sa valeur contre le dollar depuis 2013 (-48%), ce n’est pas neutre », conclut Ludovic Subran.