Les exportations de la France vers l’Inde croîtront de +600 millions d'euros en 2019

Les exportations de la France vers l’Inde devraient augmenter de +600 M EUR en 2019. C’est un chiffre encourageant après une année 2018 marquée par une croissance réduite (+180 M EUR). Pourtant, la croissance indienne ne devrait pas retrouver les sommets atteints dans le passé : en 2019, elle atteindrait +7,1%, contre +8,1% encore en 2016. Comment expliquer ce paradoxe apparent ?

« La France apparait relativement bien positionnée pour capter la demande de l’Inde. Les deux tiers de la croissance des exportations françaises vers l’Inde proviendra en 2019 de l’aéronautique, soit +400 M EUR (la chimie générera +100 M EUR). Avec ce secteur fort, la France capte et captera la demande croissante des grands pays émergents, dont le transport aérien va se développer », justifie Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.

Attention toutefois aux comportements de paiement

La France est bien positionnée sur d’autres secteurs sur lesquels la demande indienne devrait croitre à l’avenir. L’Inde a entrepris une réduction des barrières qui pèsent sur ses importations, comme le traduit le dernier classement doing business de la Banque Mondiale. La pharmacie est un exemple de secteur qui pourrait en bénéficier, elle qui n’a exporté que 160 M EUR vers l’Inde en 2018 et dont les exportations devraient croitre de +20 M EUR en 2019.

Toutefois, une vigilance est de mise, car ce développement des relations commerciales entre la France et l’Inde devra tenir compte de comportement de paiements qui ne sont pas optimaux. Ainsi, le secteur de la pharmacie est habitué à des délais de paiement clients de 64 jours en France, lorsqu’ils sont de 83 jours en Inde.

« Le risque d’impayé n’est pas résiduel en Inde. Comme un révélateur, les créances douteuses représentaient 9,5% des prêts dans le système bancaire indien à fin 2018 alors qu’elles n’étaient que de 2,7% en France. Un signe, que les comportements de paiement en Inde restent à surveiller », ajoute Stéphane Colliac.