Délais de paiement : qui paiera la note ?

​Euler Hermes, leader mondial en assurance-crédit et recouvrement de créances commerciales, publie une nouvelle étude intitulée « Délais de paiement : qui paiera la note ? ». Elle analyse le délai moyen de paiement des clients (ou DSO – Days Sales Outstanding), à savoir le laps de temps qui s’écoule entre la livraison et la date de règlement par le client. Le DSO est un indicateur largement reconnu de la santé des entreprises qui témoigne de l'amélioration ou la dégradation du risque clients.


Euler Hermes anticipe qu’en 2015, le DSO des entreprises se stabilisera au niveau mondial à 66 jours pour la quatrième année consécutive. Il existe toutefois de fortes disparités entre les secteurs d’activité ainsi qu’entre les pays développés et les marchés émergents.

Globalement, le DSO dans les marchés émergents atteindra 69 jours en 2015. « Les entreprises des marchés émergents sont payées cinq jours plus tard que celles des économies avancées, alors qu’elles étaient payées dix jours avant en 2007. Les entreprises doivent rester très vigilantes aux moindres signes de difficultés financières chez leurs clients dans les pays émergents », explique Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes. En Inde et en Chine, les délais de paiement sont en moyenne de 74 et 77 jours respectivement. L’évolution du DSO en Chine (+22 jours depuis 2007) illustre parfaitement la forte hausse des délais de paiement dans les pays émergents. En Russie également, le DSO affiche une tendance haussière. Il reste cependant extrêmement court (49 jours en 2015), reflétant le peu de confiance des entreprises dans les créances commerciales. Après avoir régulièrement diminué en 2013 et 2014, le DSO des entreprises brésiliennes s’allongera de 2 jours en 2015 sur fond de récession économique (-1% de croissance du PIB).

Dans les économies avancées, les délais de paiement devraient au global légèrement diminuer en 2015 (64 jours contre 65 en 2014), revenant ainsi à leur niveau de 2010. Les entreprises néerlandaises sont celles qui sont payées le plus rapidement, en moyenne à 47 jours. Les entreprises italiennes restent par contre payées très tardivement, les délais de paiement atteignant 99 jours, soit 33 jours de plus que la moyenne mondiale. Dans ce pays, les délais atteignent même 148 jours dans la chimie et 149 jours dans la technologie. Les entreprises françaises verront par contre leur DSO s’allonger en moyenne à 78 jours (soit une hausse de +1 jour par rapport à 2014), revenant ainsi au niveau de 2007, à mesure que la croissance économique accélère à +1,2%.

« De vrais signes de reprise économique devraient se confirmer cette année en France. Paradoxalement, c’est aussi une période de tension potentielle sur les trésoreries. En cherchant à bénéficier pleinement des regains d’activité, les entreprises optimisent au maximum la gestion de leur BFR, en faisant très souvent jouer les délais de paiement», analyse Hubert Leman, Directeur des risques et membre du comité exécutif d’Euler Hermes France.