80% de la demande additionnelle adressée à la France en 2017 proviendra de l'UE

​La demande additionnelle adressée à la France pourrait croître de +28 Mds EUR en 2017, après une contraction de -3 Mds EUR en 2016. « Cette année, les exportations françaises retrouveront des couleurs, en partie grâce à la remontée du cours des matières premières (57$/baril en moyenne en 2017, contre 45$/baril en 2016) qui devrait être répercutée aux prix des biens industriels. Le commerce français devrait aussi profiter d’un euro plus faible (1,07 face à l’USD) en raison de l’accroissement de la divergence entre les politiques monétaires de la Fed et de la BCE. Les volumes exportés par les entreprises tricolores devraient ainsi croître de +3,7% (+0,8% en 2016) », explique Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes.

A l’occasion des 60 ans du traité de Rome, focus sur la répartition géographique du potentiel de demande à saisir en 2017 pour les exportateurs français.

Une belle année pour célébrer la fête des voisins

Malgré un environnement externe complexe, la croissance de l’UE se montrera stable en 2017 à +1,6% (+1,7% en 2016), soutenue par la consommation des ménages (+1,7% en 2017, après +1,9% en 2016) et l’investissement privé (+2,4% en 2017, après +2,5% en 2016). Une opportunité à ne pas manquer pour les entreprises françaises.

« En 2016, 60% des exportations françaises étaient destinées à l’UE. Cette part pourrait encore progresser en 2017, puisque nous estimons que 80% de la demande additionnelle adressée à la France cette année proviendra des pays membres de l’UE. Les exportateurs français pourront miser sur le renforcement de la croissance de leurs voisins européens : en Allemagne, où +5,2 Mds € de débouchés sont à capter, en Espagne (+3,9 Mds €), en Italie (+3,4 Mds €) et en Belgique (+2,9 Mds €) », développe Stéphane Colliac.

« Cette année, les entreprises françaises pourront profiter de la résilience économique de l’UE pour conquérir de nouveaux débouchés à l’export. Certains secteurs bénéficieront plus directement de cette demande supplémentaire : les biens d’équipement (+9,1 Mds €), la chimie (+3,7 Mds €) et l’automobile (+1,9 Mds €) », poursuit Eric Lenoir, Président du Comité Exécutif d’Euler Hermes France.

Les entreprises françaises semblent conscientes de ces opportunités. Selon le dernier baromètre export d’Euler Hermes, les destinations privilégiées par les entreprises françaises se recentrent sur la zone euro, Allemagne, Espagne et Belgique en tête. L’Italie se replace en 4ème position.

Le Grand Export reste une opportunité

En 2017, les entreprises françaises pourront aussi aller saisir de la demande dans des marchés géographiquement plus éloignés. Par exemple, +1,6 Mds EUR de débouchés sont à capter en Chine. La croissance nominale chinoise a accéléré : alors qu’elle n’était que de +7% en 2015, elle devrait atteindre +8,9% en 2017. De plus, le développement tendanciel de la consommation intérieure devrait continuer de bénéficier aux entreprises françaises.

Plus surprenant, malgré les velléités protectionnistes de Donald Trump, +1,5 Mds EUR seront à saisir pour les exportateurs français aux Etats-Unis en 2017. « Comme l’a montré notre dernier baromètre export, les entreprises françaises sont conscientes du retard qu’elles ont pris aux Etats-Unis. Et comme la croissance américaine devrait accélérer de +1,6% en 2016 à +2,3% en 2017, il y aura de nouvelles opportunités à saisir », justifie Stéphane Colliac.

Le Brexit, un manque à gagner pour les entreprises françaises

Avant le référendum sur le Brexit (juin 2016), Euler Hermes prévoyait une croissance des exportations françaises vers le Royaume-Uni de +6,1 Mds EUR en 2017. Mais le vote des britanniques a redistribué les cartes. « Le choc de confiance généré par le vote pro-Brexit a engendré une sévère dépréciation de la livre sterling (-12%). Ainsi, nous prévoyons une contraction des importations britanniques cette année. Les exportations françaises vers le Royaume-Uni ne croîtront finalement pas en 2017, d’où un large manque à gagner de +6,1 Mds EUR pour les entreprises français », confirme Stéphane Colliac.

Trois secteurs seront particulièrement affectés : les machines & équipements, l’agroalimentaire, et la chimie, qui exportent respectivement 10%, 9% et 7% de leur production vers le Royaume-Uni.