+1,2% de croissance seulement pour la France en 2019

Le PIB français a cru de +0,3% au quatrième trimestre de l’année, pour atteindre une croissance de +1,5% en 2018 (+2,3% en 2017). Selon Euler Hermes, ce ralentissement économique est principalement dû à la décélération de la demande des ménages français l’an passé. En effet, l’accélération de l’inflation à +1,8% (+1% en 2017) a pesé sur la consommation des ménages, qui n’a cru que de +0,8% en 2018 (+1,1% en 2017). Dans le même temps, face à un climat social tendu, les ménages français ont perdu confiance : leur investissement n’a cru que de +2% l’an passé (+5,6% en 2017).

« Le prix du pétrole a subi deux fortes hausses en mai et octobre 2018, entrainant une importante perte de pouvoir d’achat pour les ménages français. De plus, l’année écoulée a été le théâtre de mouvements sociaux d’envergure, qui ont miné la confiance des ménages. Enfin, selon les dernières enquêtes de l’INSEE, ces derniers craignent bien plus le chômage que par le passé. Pessimistes quant à l’avenir, ils privilégient l’épargne à la dépense, ce qui handicape la croissance française », explique Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.

Nouveau ralentissement attendu en 2019 pour l’économie française

Malheureusement, la tendance ne devrait pas s’améliorer en 2019. En effet, Euler Hermes prévoit un nouveau ralentissement pour l’économie française cette année, avec une croissance de +1,2% seulement. Le faible dynamisme de la demande des ménages sera à nouveau le principal problème. Tout d’abord, la consommation des ménages devrait à nouveau décevoir, avec une croissance limitée à +0,8% (comme en 2018). Pour la troisième année consécutive, la croissance de la consommation sera plus faible que la croissance du PIB : elle n’est plus la locomotive qu’elle était pour l’économie française.

« Nous prévoyons une hausse des salaires qui n’excèdera pas +1,5% en 2019, équivalente à celle constatée fin 2018. Cette atonie de la croissance des revenus explique la stagnation de la croissance de la consommation », développe Stéphane Colliac. Une situation qui devrait tirer les prix de ventes à la baisse, et ainsi peser sur le chiffre d’affaires des secteurs les plus liés aux consommateurs. Euler Hermes estime d’ailleurs que les prix sur les biens manufacturés baisseront de -0,8% en 2019. L’automobile sera en première ligne et devrait subir cette année une contraction de son chiffre d’affaires de -0,5% (+4% en 2018).

En parallèle, l’investissement des ménages devrait se contracter en 2019 (-0,5%). En cause encore, la faible confiance des ménages en l’avenir : selon les dernières enquêtes de l’INSEE, les ménages sont moins enclins à effectuer des achats importants (véhicules, investissements résidentiels, équipements de la maison, etc) que par le passé. La construction résidentielle devrait particulièrement souffrir de ce recul de l’investissement des ménages. Le secteur ressent déjà ce manque de demande : en novembre 2018, le nombre de mises en chantier a reculé de 9000 unités par rapport à novembre 2017.

« Après une année 2018 compliquée, qui a vu le moteur de la demande des ménages s’enrayer, l’économie française est toujours convalescente. Le manque de confiance des ménages perdure et devrait affecter les entreprises. Les plus fragiles pourraient d’ailleurs ne pas s’en remettre : nous prévoyons, en parallèle de ce nouveau ralentissement économique, un rebond des défaillances d’entreprises en 2019 (+2%) », conclut Stéphane Colliac.

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