10 bonnes raisons de croire que les entreprises françaises iront mieux en 2016

​Euler Hermes fait le point sur les principaux signaux qui redonnent un peu de baume au cœur des entreprises en ce début d’année. Euler Hermes prévoit une croissance de +1,4% en 2016 et +1.6% en 2017, après +1,1% en 2015.

« Le retour de l’investissement sera la clé de voute de la croissance en France en 2016. Il devrait contribuer à la croissance à hauteur de 0,4 point : première contribution positive depuis 2012. Mieux vaut tard que jamais : c’est bien le rebond de la demande et les meilleures marges qui donnent le top départ », souligne Ludovic Subran, chef économiste pour Euler Hermes. « Toute mesure de soutien à l’étincelle d’investissement est bonne à prendre : l’amortissement exceptionnel, comme le CICE et le Pacte de Responsabilité et Solidarité vont dans le bon sens. Attention aux pétards mouillés en revanche ! ».


 

Tour d’horizon de 10 indicateurs pleins d’espoir

 
  1. La consommation des ménages
    ​La consommation, principal moteur de la croissance française depuis 2014, a connu un trou d’air sur la fin d’année. Elle baisse ainsi (pour le 2ème mois consécutif) de -1.1% sur le mois de novembre, suite à la chute de -4.7% des dépenses en habillement, et de -5.6% des dépenses énergétiques. Les dépenses en biens durables des ménages, qui sont un meilleur indicateur de leur capacité à se projeter dans l’avenir, sont revanche en hausse de +3.1% sur 1 an à fin novembre. Au final, la consommation devrait rester dynamique en 2016 (+1.5%).

  2. L'investissement des entreprises
    ​Euler Hermes observe un léger rebond depuis le début 2015 qui devrait se confirmer en 2016. Après une croissance trimestrielle moyenne de +0.2% depuis le T2 2011, l’investissement des entreprises a augmenté de +0.5% en moyenne sur les 3 derniers trimestres, ce qui correspond à une croissance annuelle d’environ +2%. Un niveau encore insuffisant pour enclencher un cercle de croissance vertueux, mais une nouvelle accélération devrait suivre dans les trimestres à venir, de l’ordre de +0.8%par trimestre.

  3. Les défaillances d'entreprises
    ​La baisse des défaillances, amorcée en 2015 avec -1% sur un an, devrait se poursuivre en 2016 (-3%). Un repli visible dans de nombreux secteurs clés et surtout pour les entreprises de plus de 15 millions d’euros de chiffres d’affaires : -21% en cumul 12 mois, confirmant l’assainissement des situations financières. Attention tout de même au risque d’impayé : les délais de paiements restent élevés à 60 jours et s’allongent à l’export : +2 jours en moyenne par an pour le grand export depuis 2007.

  4. Les taux de marge
    Les marges des entreprises affichent une belle remontée à +31.2% au 3ème trimestre 2015, contre 29.4% en moyenne en 2014. Cette tendance devrait se poursuivre en 2016 pour rejoindre graduellement sa moyenne de long-terme, avoisinant 32.7%. Elle soutiendrait en outre la reprise effective de l’investissement.

  5. Les chiffres d'affaires
    Les chiffres d’affaires des entreprises françaises retrouvent des couleurs. S’ils baissent toujours sur un an dans le secteur de la construction, ils enregistrent (enfin) une croissance positive dans la plupart des secteurs, e.g. +0.1% dans l’industrie manufacturière ou encore +0.9% dans les services aux entreprises. Les entreprises trouveraient donc de nouveaux débouchés : les chiffres d’affaires sont attendus en hausse de 2-3% en 2016.

  6. Les carnets de commande dans l'industrie
    ​Les carnets de commande se remplissent dans l’industrie. Ainsi, le solde d’opinion les mesurant passe de -25 début 2015 à -12 en novembre, le plus haut niveau depuis l’été 2011. Ce léger rebond de confiance devrait tenir bon alors que les taux d’utilisations de capacités ont gagné 2 points à 82.5%. Les chefs d’entreprises sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à indiquer ne pas pouvoir produire davantage s’ils recevaient plus de commandes.

  7. L'export
    ​Malgré une baisse au 3ème trimestre 2015, les exportations en volume sont en forte croissance sur un an (+6.1%), grâce au nouvel ancrage de l’euro autour de 1,05 - 1,1 dollar depuis mars 2015 (après une baisse de plus de 20% entre mai 2014 et mars 2015) et le rebond de l’activité chez les partenaires européens de la France. En 2016, cela représentera un potentiel de 21,1 milliards d’euros de demande adressée supplémentaire pour les exportateurs français.

  8. Les permis de construire
    ​Enfin un rebond des permis de construire (+0,7% sur 12 mois), qui devrait se poursuivre cette année et sera soutenu par l’investissement résidentiel des ménages attendu à la hausse en 2016 (+0,3% par trimestre en moyenne). De bon augure pour les mises en chantier qui suivront et tireront l’activité pour les entreprises du BTP, attendue en hausse de +0,7% en 2016.

  9. Le prix du pétrole
    ​Euler Hermes anticipe une baisse (en moyenne sur l’année) de -15% du prix du baril de pétrole par rapport à 2015, soit une moyenne annuelle de 46 dollars le baril. Les prix historiquement faibles des matières premières en général bénéficient de nombreux secteurs d’activité : les entreprises refont leurs marges et les ménages préservent leur pouvoir d’achat.

  10. L'emploi
    L’emploi intérimaire a augmenté au cours des deuxième et troisième trimestres (respectivement + 20 000 et+16 000 emplois), ce qui laisse envisager une dynamique positive de l’emploi marchand en 2016, contrairement à 2015. Ceci permettrait une légère réduction du taux de chômage à 10.2% cette année. Il ne repassera néanmoins pas sous la barre des 10% avant 2017.