Le BFR des entreprises stable dans le monde pour la cinquième année consécutive

Dans la continuité de sa dernière étude sur le délai moyen de paiement des clients (DSO) dans le monde, basée sur un échantillon de 20 secteurs dans 40 pays, Euler Hermes publie un nouveau rapport sur le besoin en fonds de roulement (BFR) des entreprises. Le BFR traduit le besoin de financement généré par l’exploitation d’une entreprise qui résulte du décalage de ses flux de trésorerie entre le paiement des clients, le coût du stockage et le règlement aux fournisseurs. Une augmentation (diminution) du BFR signifie pour l’entreprise moins (plus) de trésorerie disponible pour financer le développement de nouveaux produits, l’expansion géographique, la croissance externe ou la réduction de la dette.

  • Alors que le délai moyen de paiement des clients (DSO) dans le monde a augmenté de 2 jours en 2017, le besoin en fonds de roulement des entreprises (BFR) s’est stabilisé à 69 jours grâce à une gestion optimisé des stocks.

  • Le BFR a baissé l’année dernière en Chine (-10 jours), au Brésil (-11) et en Russie (-15), comme dans la plupart des pays d’Europe de l’Est, d’Afrique et du Moyen-Orient.

  • Dans le même temps, le BFR a augmenté dans 2 pays sur 3 à l’échelle mondiale en 2017, notamment aux Etats-Unis (+5 jours), en Allemagne (+7), au Japon (+8), en France (+3) et au sein des émergents asiatiques (à l’exception de la Chine et de Singapour).

  • Dans ces pays, la hausse du BFR provient à la fois d’un relâchement des délais de paiement et de la hausse du niveau des stocks. Il faut y voir l’anticipation par les entreprises d’une hausse de la demande, dans un contexte d’accélération de la croissance mondiale.

En 2017, pour la cinquième année consécutive, le BFR s’est stabilisé à 69 jours en moyenne à l’échelle mondiale, malgré la hausse du DSO (+2 jours l’an passé). Dans un contexte de reprise de la croissance mondiale, la capacité des entreprises à transformer leurs stocks en ventes est essentielle pour maîtriser le niveau de leur BFR.

Le BFR en hausse dans les économies avancées et les marchés asiatiques

Le BFR a cru dans 2 pays sur 3 à travers le monde en 2017, surtout en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest et dans les pays émergents asiatiques (à l’exception de la Chine et de Singapour). Pratiquement toutes les économies avancées ont enregistré une hausse du BFR, comme les Etats-Unis (+5 jours), l’Allemagne (+7), le Japon (+8) et la France (+3). La situation est similaire en Asie, avec une hausse du BFR dans 7 pays sur 9. Cette augmentation provient en partie du relâchement des comportements de paiement, mais surtout d’une hausse des stocks dans les pays évoqués (+5 jours en moyenne), et plus particulièrement dans les pays scandinaves, au Japon et en Corée du Sud.

Le BFR en baisse en Europe de l’Est, Afrique, Moyen-Orient et Amérique Latine

Pratiquement tous les pays d’Europe de l’Est, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique Latine ont enregistré une baisse du BFR en 2017. Le facteur déterminant a été la réduction du niveau de leurs stocks (-10 jours en moyenne dans ces pays en 2017). Cette meilleure rotation des stocks résulte d’une gestion optimisée des chaînes logistiques. Les entreprises de ces pays comblent leur retard sur leurs concurrents occidentaux dans la gestion de leurs cycles de production. On peut également y voir un ajustement de la valeur des stocks, particulièrement dans les pays sensibles aux variations du cours des matières premières : les pays d’Afrique et du Moyen-Orient ont enregistré une forte baisse du BFR (-6 jours en 2017), à 70 jours.

Au total, plus d’un secteur sur deux a enregistré une hausse du BFR en 2017 dans le monde

Un peu plus d’un secteur sur deux a enregistré une hausse du BFR en 2017 dans le monde, en particulier ceux dont le cycle d’exploitation plus sensible à l’inflation comme les nouvelles technologies, la métallurgie, la construction et l’électronique. Les quelques secteurs enregistrant un recul du BFR sont ceux qui affichaient déjà un niveau de BFR élevé, mais qui ont su améliorer la gestion de leurs stocks. Il s’agit notamment de l’aéronautique (-8 jours à 129 jours), des biens d’équipement (109), et de la pharmacie (96).