+1% de croissance pour l’Afrique du Sud en 2017

La croissance sud-africaine ne devrait pas significativement accélérer cette année. A +1% en 2017 (+0,3% en 2016), elle restera insuffisante pour sortir le pays de la voie de la stagnation, alors qu’il avait connu une croissance annuelle moyenne de +3,3% entre 2004 et 2013. « Le contexte politique incertain pèse sur l’Afrique du Sud, et empêche son économie de croître plus rapidement. Les blocages sont nombreux et le sous-investissement chronique dans les infrastructures entraine des coupures d’électricité récurrentes », explique Stéphane Colliac, économiste en charge de l’Afrique chez Euler Hermes.

Cette trappe à faible croissance fait porter le risque d’une nouvelle dégradation de la notation souveraine à long terme par les agences de rating. Celles-ci la feraient basculer en deçà de BBB-, qui est le dernier cran de l’investment grade. « Un tel signal n’est pas de nature à rassurer les marchés. On peut donc s’attendre à une nouvelle dépréciation du rand face au dollar (-46% depuis 2011), et à une hausse des taux d’intérêts à long terme. Cela engendrerait un regain d’inflation et pèserait sur la confiance des ménages. Cette dernière s’est déjà repliée de près de 25 points depuis 2011 et peine à rebondir. Une situation de nature à prolonger la stagnation sud-africaine », développe Stéphane Colliac.

Euler Hermes a cependant décidé de maintenir sa note de risque à B2* sur l’Afrique du Sud. La dette publique augmente certes de 2 points par an, mais elle devrait rester contenue à un niveau raisonnable, à 55% du PIB fin 2018.