Trois questions sur le cycle économique mondial

Dans sa dernière étude, Euler Hermes fait le point sur le cycle économique mondial actuel. La croissance économique mondiale atteindra pour la première fois depuis 6 ans la barre des +3% en 2017 et en 2018, soutenue par le rebond du commerce mondial. Retour sur la dynamique de reprise internationale en 3 questions.

Où en sommes-nous dans le cycle économique mondial ?

Croissance économique faible, pressions déflationnistes dans certaines régions, et ultra-faiblesse des taux d’intérêts dans les économies avancées : depuis la fin de la crise financière internationale, l’économie mondiale traverse une période compliquée. Euler Hermes estime néanmoins que le monde sort progressivement de cette phase de « croissance trop faible depuis trop longtemps » et entre dans un développement cyclique plus solide, caractérisé par des perspectives de croissance qui s’améliorent, des craintes déflationnistes qui se dissipent et des taux d’intérêts qui reviennent à la normale.

Combien de temps ce cycle va-t-il durer ?

Euler Hermes estime que le cycle économique actuel a assez de souffle pour durer pendant encore un an. Les politiques budgétaires soutiendront la croissance en Chine et aux Etats-Unis. Au Japon et en zone euro, un cycle de crédit positif florissant tire la reprise. Dans les marchés émergents, la croissance profite de politiques macroéconomiques de soutien et de la confiance des investisseurs. Les sources d’instabilité économique et financière se sont estompées, avec une meilleure régulation financière et une réduction des déséquilibres macroéconomiques. Cependant, l’amélioration générale sera moins forte que lors des précédents cycles, du fait de conditions démographiques défavorables et de la modeste croissance de la productivité.

Qu’est-ce qui pourrait clocher ?

Trois risques économiques pourraient compromettre la dynamique de reprise actuelle. Premièrement, la forte dette publique / privée dans certaines économies émergentes (en Chine par exemple) pourrait devenir un frein à la croissance de la demande et engendrer des défauts de paiement en cas de retrait des capitaux. Deuxièmement, un choc négatif sur les prix des actifs (aux Etats-Unis notamment) et les prix immobiliers (en Malaisie, en Thaïlande, au Canada, en Australie ou en Corée du Sud) pourraient créer des effets de richesses négatifs. Enfin, troisièmement, la résurgence des risques (géo)politiques (comme en Corée du Nord) pourrait altérer la confiance des agents économiques.