Zoom sur le contrat de cautionnement
Avant d’aborder le bénéfice de division en détail, il est important de comprendre le cadre dans lequel il intervient c’est-à-dire le contrat de cautionnement.
Il s’agit d’un contrat qui fait intervenir plusieurs parties, morales ou physiques :
- Le créancier ;
- Le débiteur ;
- La ou les caution(s).
Le contrat de cautionnement permet à une caution de s’engager à payer les dettes d’une tierce personne auprès d’un créancier, en l’occurrence du débiteur, dans l’éventualité où ce dernier serait en défaut de paiement.
Ce contrat vient donc sécuriser la relation entre le débiteur et le créancier.
Le contrat de cautionnement peut être signé pour une durée déterminée ou non. Dans tous les cas, la caution peut choisir de résilier le contrat de façon unilatérale.
Il existe deux types de caution :
- La caution simple : dans ce cas, le créancier ne pourra se retourner contre le garant qu’après avoir usé toutes les procédures pour recouvrer la dette auprès du débiteur. En d’autres termes, le créancier ne pourra demander le paiement de la dette au garant qu’en cas d’insolvabilité du débiteur.
- La caution solidaire : le créancier peut se retourner vers le garant dès le 1er euro impayé, et ce même si le débiteur est solvable.
Bénéfice de division : qu’est-ce que c’est ?
Dans le cadre de la caution simple, le garant dispose de deux mécanismes pour retarder ou alléger son intervention, à savoir :
Définition du bénéfice de division
Dans le cadre d’un contrat de cautionnement, le bénéfice de division contraint le créancier à diviser son action de recouvrement de la dette entre les différentes cautions. Ainsi, chaque garant ne sera tenu de rembourser que la part de la créance lui revenant. Lorsque le créancier accepte l’application du bénéfice de division, il ne peut plus revenir dessus. Autrement dit, si l’un des créanciers s’avère a posteriori insolvable, le créancier ne pourra pas se retourner vers les autres garants pour obtenir la prise en charge de la part manquante de la dette.
À noter que si l’un des garants demande à bénéficier de la division de la dette, le principe n’est pas automatiquement appliqué à tous.
Chaque caution doit donc expressément demander la division de la dette pour en bénéficier.
Le bénéfice de discussion
Le bénéfice de discussion est par principe appliqué automatiquement dans le cadre de la caution simple. Il permet de garantir que le créancier exige d’abord le remboursement de la créance au débiteur avant d’intenter un recours contre le garant. En effet, le principe de bénéfice de discussion oblige le créancier à user toutes les voies de recours possible contre le débiteur avant d’avoir le droit de demander l’intervention de la caution.
À noter que nombre de contrats de cautionnement prévoient une clause de renonciation aux bénéfices de division et de discussion. Il n’est donc pas rare que le garant, sans même sans rendre compte, renonce à ces deux recours. Et même après une lecture attentive du contrat de cautionnement il peut être compliqué de demander la réécriture du document afin de faire disparaître cette clause de renonciation et ainsi pouvoir bénéficier de cette faculté de division et de discussion de la caution.