Grande réouverture : nouvelles opportunités, risques anciens

09/06/2021
Chaque trimestre, Euler Hermes met à jour son scénario macroéconomique. Dans ce rapport, le leader mondial de l'assurance-crédit publie ses nouvelles prévisions concernant la croissance mondiale et le commerce international, mais apporte également des analyses par pays et par région. Ce dernier rapport est d'autant plus important que l'économie mondiale sort progressivement de la crise Covid-19. Vaccination, réouverture, dispositifs de soutien, tensions géopolitiques, goulots d'étranglement : quels facteurs vont stimuler ou freiner la croissance mondiale en 2021 et 2022 ? Au sommaire :
  • La vaccination dessinera les contours de la grande réouverture. Si les économies avancées ont tenu leurs promesses en matière de campagnes de vaccination, les priorités doivent désormais être de lever les dernières hésitations et d’avancer sur les vaccins de seconde génération. Par ailleurs, la sous-vaccination en Asie et dans les marchés émergents pourrait entraîner une désynchronisation des trajectoires de croissance.
  • Une reprise aux multiples facettes. Euler Hermes prévoit une croissance du PIB mondial de +5,5 % en 2021, dont les Etats-Unis seront la locomotive. En Europe, le retour aux niveaux d'avant-crise prendra un an de plus qu'aux États-Unis (T1 2022), tandis que le retour à la trajectoire de croissance d'avant-crise Covid-19 prendra quatre ans de plus.
  • Le commerce mondial devrait rebondir fortement en 2021, mais les goulots d’étranglements (matières premières, transport, …) provoqueront des secousses à court-terme. Euler Hermes prévoit une croissance des échanges internationaux cette année de +7,7% en volume (-8% en 2020) et de +15,9% en valeur (-9,9% en 2020). Ce rebond sera soutenu par des effets de base favorables, une dynamique de croissance du commerce international plus forte qu’attendue lors des premiers mois de l’année, et une forte reprise des exportations en provenance d’Asie-Pacifique et des importations à destination des Etats-Unis, de l’Europe et de la Chine.
  • Les dépenses de compensation se débloquent, mais l'épargne résiduelle s'élève toujours à 500 Mds EUR en Europe et à 1 000 Mds USD aux États-Unis. La consommation sera le moteur de la reprise, mais les ménages continuent d’épargner par précaution, compliquant le choix des politiques économiques à appliquer.
  • Des carrefours politiques en perspective pour l'Europe, mais pas de répétition de la crise de 2012 en 2022. Dans la zone euro, le fonds européen "Next Generation" et la BCE soutiendront la reprise et maintiendront le stress financier à distance, tandis que les élections franco-allemandes pourraient créer des surprises politiques. Mais attention à l'hétérogénéité des dynamiques de croissance.
  • Le risque crédit est sous contrôle. Le casse-tête de l'insolvabilité se poursuit, la dette des entreprises ayant atteint de nouveaux sommets tout comme les réserves de liquidités, d’autant que le soutien public aux entreprises devrait se poursuivre. Les entreprises non financières européennes devront augmenter leurs marges de +1,5 point en moyenne afin de rendre leur dette soutenable.
  • En France, la demande domestique sera le principal moteur de la reprise post-Covid-19. Afin de préserver la reprise et en vue des élections de 2022, le soutien public devrait se prolonger jusque fin 2021. Avec l'accélération de la vaccination et la réouverture progressive de tous les secteurs, Euler Hermes estime que la croissance française rebondira à +5,4% en 2021 et +3,6% en 2022. La demande devrait stimuler la croissance du PIB d'environ +2 points en 2021. En mai, la confiance des entreprises a atteint son plus haut niveau depuis trois ans (au-dessus de sa moyenne historique), plus particulièrement dans les secteurs du commerce de détail et des services. De quoi entrevoir l’amorce d’une reprise plus homogène entre les différents secteurs.