Repli de -1% pour le marché automobile français en 2019

Selon Euler Hermes, le leader mondial de l’assurance-crédit, les immatriculations françaises de voitures neuves ont cru de +3% en 2018 (2,2 millions d’unité). Le marché français s’est ainsi hissé à la 3ème place européenne, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni. Il s’agit de la 4ème année consécutive de croissance pour les ventes de voitures en France. Une belle performance, à nuancer toutefois.

« Certes, nous restons sur 4 années consécutives de croissance des ventes de véhicules neufs en France. Mais il ne faut pas oublier que cette croissance est en décélération constante depuis 2015. Les ventes se sont d’ailleurs fortement contractées au T4 2018 (-7%). Le cycle semble s’essouffler, alors que nous n’avons toujours pas retrouvé le niveau record de 2011 (2,3 millions d’unités vendues) », tempère Maxime Lemerle, analyste spécialiste du secteur automobile chez Euler Hermes.

Une décélération plus que confirmée en 2019

Cette tendance devrait se renforcer 2019. En effet, Euler Hermes estime que les immatriculations françaises de voitures neuves afficheront un repli de -1% sur l’ensemble de cette année. En cause tout d’abord, le contexte réglementaire, qui n’est pas propice à l’acquisition de nouveaux véhicules : de nouvelles normes environnementales européennes vont être appliquées cette année, puis à nouveau en 2020. Ensuite, le contexte macroéconomique français est peu porteur, et pourraient affecter le secteur automobile.

« Nous estimons que la demande des ménages français tournera au ralenti en 2019, faute de confiance en l’avenir. De plus, nous prévoyons une croissance des salaires modérée cette année, qui n’incitera pas à la dépense. La consommation des ménages devrait ainsi croître faiblement cette année (+1%), et leur investissement se contracter (-0,6%). De quoi prévoir de moindres débouchés pour le secteur automobile en France, et donc des immatriculations qui ne croîtront pas en 2019 », ajoute Maxime Lemerle.

En 2018, alors que la croissance des ventes de voitures neuves a ralenti, les défaillances dans le secteur du commerce automobile ont cru de +12%. Une stagnation des ventes pourrait avoir des conséquences plus marquées pour le secteur dans son ensemble, des concessionnaires aux industriels, en passant par les équipementiers.