La digitalisation, facteur essentiel de résilience face à la Covid-19 ?

18/02/2021
L’Indice d’Agilité Digitale (IAD), indicateur développé par Euler Hermes, leader mondial de l’assurance-crédit, mesure la capacité des pays à fournir aux entreprises un environnement propice à la transformation digitale. Ce score, établi sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 100 (note la plus élevée), repose sur l’évaluation de 5 critères pour chaque pays : la réglementation et l’environnement des affaires, le système éducatif et les dispositifs de recherche, la connectivité, les infrastructures logistiques et la taille du marché.

« Il s’agit de la 4ème édition de notre Indice d’Agilité Digitale, ce qui nous permet d’avoir une vision dynamique des progrès de chaque pays en matière de transformation numérique. Nous sommes ainsi en mesure de savoir quel pays offre les meilleures conditions aux entreprises traditionnelles pour réussir leur digitalisation, mais aussi le meilleur environnement aux entreprises digitales pour se développer et prospérer », explique Alexis Garatti, Directeur des recherches économiques d’Euler Hermes.
 

 

 

Leadership américain, forte progression chinoise et disparités européennes

Une fois encore, avec un score de 88/100, les Etats-Unis dominent de loin cette édition de l’IAD. Les entreprises américaines bénéficient d’un marché imposant de par sa taille, d’un système éducatif et de dispositifs de recherches solides, et d’un environnement des affaires et d’une réglementation favorables au développement digital.

Parmi les pays les mieux classés, la plus importante progression est à mettre au crédit de la Chine. Le pays se classe 4ème, soit un bond de +5 places par rapport à la dernière édition. Une progression fulgurante en partie due à l’amélioration de la réglementation et du climat des affaires chinois, des infrastructures logistiques et du système éducatif. Outre la Chine, c’est l’ensemble de la région Asie-Pacifique qui semble offrir un environnement digital intéressant aux entreprises : 6 pays du top 15 de l’IAD 2020 font partie de cette région.

Côté Union Européenne, difficile de définir une tendance homogène. Le Danemark fait figure de champion européen de l’IAD, avec une seconde place au classement, soit une progression de +1 place par rapport à la précédente édition, et des performances remarquables sur chaque indicateur. L’Allemagne reste sur le podium, mais perd une place par rapport au précédent classement, à cause d’une connectivité qui a progressé moins vite que dans les autres pays. Les Pays-Bas (-5 places) et la Suède (-1 place) subissent également un recul au classement, de même que l’Autriche (-1 place). Malgré tout, l’UE parvient à positionner 6 pays parmi le top 15 de l’IAD 2020.

La France continue d’améliorer l’environnement digital offert aux entreprises

Depuis le lancement de l’Indice Euler Hermes d’Agilité Digitale, la France ne fait que progresser au classement. Elle fait cette année son entrée dans le top 15, à la 15ème place, soit un bond de +2 places par rapport à la dernière édition de l’IAD. La France, qui se positionne ainsi 6ème à l’échelle de l’UE, n’a pas encore atteint le niveau des pays les plus développés en matière d’environnement digital, mais ne cesse de s’en rapprocher.

« La France offre à ses entreprises des conditions de développement digital plus intéressantes d’année en année. On constate une réelle progression sur la plupart des indicateurs de l’IAD, mais cette année, ce sont les investissements en matière de système éducatif et de dispositifs de recherches qui ont fait la différence. La France a décidé d’investir sur la base, la connaissance, afin de favoriser une amélioration durable de l’écosystème digital fourni aux entreprises, et donc un accroissement de leur capacité d’innovation », précise Alexis Garatti.

Les économies les plus digitalisées sont-elles les mieux armées face à la crise Covid-19 ?

En perturbant les chaînes de valeur et la demande à l’échelle mondiale, la crise Covid-19 a transformé la façon dont les agents économiques interagissent. Le digital a été primordial dans l’adaptation de l’économie à la situation sanitaire. Un constat tant valable pour les entreprises, qui ont dû repenser leur organisation et leur fonctionnement (télétravail, vente à distance) que pour les Etats eux-mêmes, qui ont pu bénéficier du digital pour lutter de manière plus efficace contre l’épidémie (confinement rendu possible grâce au télétravail, applications mobiles pour tracer le virus, plateformes en ligne d’accès aux aides publiques, …).

Dans ce contexte, les experts d’Euler Hermes ont tenté d’établir une corrélation entre la digitalisation d’une économie et sa capacité de résistance au choc Covid-19. Une analyse menée sur 78 pays, par la comparaison du score obtenu à l’IAD et de la performance économique enregistrée en 2020. Il en ressort que pour 1 point de plus obtenu à l’IAD, une économie améliore sa capacité d’absorption du choc Covid-19 de 0,25 point de croissance de PIB. De quoi attester que l’avancement digital des pays et de leurs entreprises ont permis de mieux résister à la crise Covid-19.

Un constat confirmé par l’enquête Euler Hermes 2020 sur les chaînes d’approvisionnement : dans cette enquête, menée courant 2020 auprès de 1 200 entreprises américaines, britanniques, françaises, allemandes et italiennes, Euler Hermes a cherché à évaluer l’impact de la crise Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement à l’échelle internationale. Il en ressort que les entreprises les plus digitalisées ont subi un impact moins fort sur leur chaîne de valeur que les entreprises les moins digitalisées.

« Parmi les répondants à notre enquête, 35% des entreprises les moins digitalisées reconnaissent que la situation sanitaire les a poussées à chercher de nouveaux fournisseurs pour maintenir leur production, contre 17% seulement pour les entreprises les plus digitalisées. Il semblerait donc que les entreprises les plus digitalisées aient été mieux préparées au choc Covid-19, et qu’elles aient ainsi eu moins besoin d’y adapter leur fonctionnement et leur production », conclut Alexis Garatti.

Vous souhaitez en savoir plus sur la méthodologie de l’Indice Euler Hermes d’Agilité Digitale, sur la note globale et par indicateur de chaque pays, et sur la capacité de chaque pays à lutter face à l’épidémie grâce au digital ? Toutes les informations dont vous avez besoin sont dans l’étude ci-dessous.

Définition des 5 critères de l’Indice d’Agilité Digitale

 

  1. Réglementation et environnement des affaires : nous avons utilisé l’indicateur « Distance to Frontier » du classement « Doing Business » de la Banque Mondiale.
  2. Système éducatif et dispositifs de recherche : nous avons utilisé les scores d’enseignement supérieur - formation et d’innovation développés par le World Economic Forum.
  3. Connectivité : nous avons analysé le nombre de personnes utilisant internet en % de la population, les souscriptions de lignes téléphoniques fixes et mobiles pour 100 personnes, et le nombre de serveurs sécurisés pour 100 personnes.
  4. Infrastructures logistiques : nous avons utilisé le « Logistic Performance Index » du classement « Doing Business » de la banque mondiale.
  5. Taille du marché : nous avons analysé le nombre d’utilisateurs d’internet et leur revenu.