Les exportations françaises de biens se contracteront de 100 milliards d'euros en 2020

17/09/2020
Selon Euler Hermes, l’année 2020 sera difficile pour les exportateurs français. En effet, le leader mondial de l’assurance-crédit estime que la demande de biens adressée à la France reculera de -100 Mds EUR en 2020 par rapport à 2019. Un manque à gagner conséquent pour les entreprises françaises tournées vers l’export, qui trouve sa source dans le contexte relatif à la crise Covid-19.

« Tout au long de l’année, la production mondiale a été très perturbée du fait des mesures restrictives destinées à lutter contre l’épidémie Covid-19. En conséquence, les échanges de biens entre pays ont été fortement réduits. Et même si l’activité productive redémarre, lentement mais sûrement, elle mettra du temps à retrouver un rythme équivalent à celui d’avant-crise. Les exportateurs français vont donc subir de plein fouet le choc récessif connu par leurs partenaires commerciaux étrangers en 2020 », explique Selin Ozyurt, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.

Où se situera le plus gros manque à gagner en 2020 pour les exportateurs français ? Très tourné vers l’Union Européenne, l’appareil exportateur français souffrira de la récession européenne attendue cette année. Ainsi, la demande de biens adressée à la France en provenance d’Allemagne reculera de -14 Mds EUR en 2020. Une contraction importante est également prévue cette année concernant les débouchés pour les entreprises françaises en provenance d’Espagne (-7,5 Mds EUR), d’Italie (-7,5 Mds EUR) et de Belgique (-7 Mds EUR). Côté grand export, les principaux manques à gagner se situent aux Etats-Unis (-8,4 Mds EUR de débouchés en moins pour les exportateurs français), en Chine (-4,2 Mds EUR), à Singapour (-1,7 Mds EUR) et au Japon (-1,5 Mds EUR).

 

Quels secteurs seront les plus affectés par cette chute de la demande externe de biens adressée à la France ? C’est la chimie qui subira le plus gros manque à gagner, avec un recul des débouchés export de -13,9 Mds EUR. Suivent l’agroalimentaire (-12,5 Mds EUR de débouchés export en moins), les transports et équipements (-10,4 Mds EUR), les machines et équipements (-10 Mds EUR), et le secteur pharmaceutique (-7,6 Mds EUR).

 

Heureusement, un rebond de la demande externe de biens adressée à la France est attendu dès 2021 : les exportations françaises de marchandises devraient en effet croître de +40 Mds EUR l’année prochaine. Une reprise significative, mais qui ne sera pas suffisante pour combler le trou enregistré en 2020.