Etude PME Euler Hermes - Bibby Financial Services : Dans le monde, moins d’une PME sur deux pense croître en 2020

Euler Hermes, le leader mondial de l’assurance-crédit et Bibby Financial Services, fournisseur international de services financiers aux PME, ont mené en 2019 une enquête auprès de 2.300 PME implantées dans 13 pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie. Pour cette troisième édition du Global Business Monitor, les PME sollicitées ont entre autres été interrogées sur leur perception de l’environnement politico-économique international et domestique, leurs perspectives de croissance et les défis qu’elles doivent relever.

  • L’incertitude géopolitique affecte les perspectives des PME dans le monde entier : en 2019, seules 48% d’entre elles affirment avoir confiance en leur économie domestique (54% en 2017).

  • La hausse des coûts, les réglementations publiques et la fragilité de la trésorerie sont les 3 problèmes les plus cités par les entreprises à l’échelle mondiale.

  • Dans le monde, une PME sur trois connait des difficultés de trésorerie, et moins d’une sur deux s’attend à voir son activité croître en 2020.

  • En France, plus d’une PME sur deux est préoccupée par la situation économique mondiale, et 61% des PME déclarent ne pas avoir vu croître leur activité en 2019 (53% en 2017).

Force est de constater que l’incertitude géopolitique affecte directement les perspectives des PME dans le monde entier : seulement 48% des répondants affirment avoir confiance en leur économie domestique, soit -6 points par rapport à l’enquête de 2017. A l’échelle mondiale, les PME identifient 3 défis majeurs à relever pour les mois et années à venir : la hausse des coûts arrive en tête, citée par 42% des répondants, devant les réglementations publiques (36%) et la fragilité de leur trésorerie (32%).

A l’échelle mondiale, les PME ont peur de ne pas croître mais veulent continuer d’investir

Conséquence des incertitudes politico-économiques internationales, moins d’une PME sur deux pense voir son activité croître en 2020. Dans le même temps, seulement une PME sur trois pense pouvoir maintenir son niveau de croissance actuel. Malgré tout, 85% des PME interrogées prévoient d’investir dans leur développement en 2019. Les domaines visés par ces investissements sont les ventes, le marketing, l’IT et la formation des collaborateurs.

« Il est clair que les PME du monde entier se sont désormais habituées à composer avec l’incertitude internationale, et la plupart d’entre elles prennent les devants en investissant dans leur développement et leurs capacités de production. Toutefois, les évènements géopolitiques tels que la guerre commerciale sino-américaine, ou encore le Brexit, entraînent déjà une hausse des coûts pour les entreprises. Cette inflation des coûts est contagieuse, du fait de l’interconnexion des chaînes de production. Finalement, les PME les plus petites seront forcées de répercuter ces coûts additionnels à leurs consommateurs. Mais à court terme, cette situation aura un impact extrêmement négatif sur leur trésorerie », explique David Postings, Directeur Général de Bibby Financial Services.

Evidemment, les PME les plus inquiètes des turbulences politico-économiques mondiales sont celles qui sont les plus exposées au commerce international. Par exemple, à Hong-Kong, 70% des PME répondantes sont préoccupées par la santé de l’économie mondiale, contre seulement 39% en Slovaquie.

« Les risques de récession existent, et en 2020, l’économie mondiale enregistrera son rythme de croissance le plus faible depuis 2009 (+2,4%). Dans un contexte d’accentuation du risque d’impayé, faire respecter les délais de paiement sera un défi majeur pour les PME. Nous estimons que les défaillances d’entreprises à l’échelle mondiale croîtront de +8% en 2020, soit une quatrième année consécutive de hausse », ajoute Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes.

En France, la situation mondiale inquiète mais la volonté d’investir est toujours là

En France, plus d’une PME sur deux (54%) est préoccupée par la situation économique mondiale. Parmi celles-ci, 30% sont particulièrement inquiètes de la situation politique américaine. L’environnement international a clairement affecté la confiance des PME françaises, puisque seulement 41% des répondants estiment que l’économie mondiale ira mieux l’an prochain. Les principales menaces évoquées par les PME françaises sont la hausse des coûts fixes et les réglementations appliquées par le gouvernement français, toutes deux citées par 45% des répondants. Le podium est complété par la hausse du coût des matières premières (30%).

Par ailleurs, 33% des PME françaises ont recours aux financements externes, un des taux les plus élevés dans le monde (derrière la Belgique, 42%, et les USA, 39%). Paradoxalement, la France détient aussi le plus haut taux de refus de financement externe : 37% des PME françaises interrogées ont vu leurs demandes de financement externe rejetées, contre environ 20% à l’échelle mondiale.

Les PME françaises font également état d’un constat inquiétant : 61% des répondants déclarent ne pas avoir vu croître leur activité en 2019, soit +8 points par rapport à 2017. Malgré tout, 44% des répondants estiment que leurs ventes augmenteront en 2020, et 81% prévoient d’investir cette année, prioritairement dans le digital. Une prévision conduite par la volonté d’améliorer leur croissance et de relever les défis auxquels elles font face.