Le Brexit a déjà fait perdre 6 Mds EUR aux exportateurs français

Selon Euler Hermes, depuis le référendum britannique au sujet du Brexit (juin 2016), le manque à gagner à l’export vers le Royaume-Uni pour les entreprises françaises s’élève à -6 Mds EUR (chiffre calculé sur la période 2016-2018). Le leader mondial de l’assurance-crédit estime que l’issu du scrutin a engendré un choc de confiance qui a freiné les importations britanniques, affectant ainsi les entreprises françaises exportant vers le Royaume-Uni.

« Depuis le référendum, la livre s’est dépréciée de plus de 12% par rapport à l’euro, d’où un accroissement du coût des importations britanniques. En parallèle, la demande domestique britannique a été freinée : en 2018, la consommation des ménages n’a cru que de +1,7% (plus bas depuis 2012), alors que l’investissement des entreprises s’est contracté de -0,9%. Au final, les importations britanniques n’ont cru que de +0,8% en 2018, alors qu’en 2015, leur croissance annuelle atteignait +5% », détaille Ana Boata, économiste en charge de l’Europe chez Euler Hermes.

Des facteurs qui expliquent un important manque à gagner pour les exportateurs français, ces derniers ayant vu depuis 2015 leurs débouchés vers le Royaume-Uni se réduire fortement. Parmi les plus touchés, les secteurs des machines-outils (manque à gagner de -1,6 Mds EUR entre 2016 et 2018), de la chimie (-1,3 Mds EUR) et de l’agroalimentaire (-0,7 Mds EUR).

Un nouveau manque à gagner en 2019, mais la situation se stabilise

Euler Hermes prévoit qu’en 2019, l’incertitude relative au Brexit engendrera un nouveau manque à gagner pour les exportateurs français. Moins conséquent cette fois-ci, puisqu’il sera de l’ordre de -0,5 Mds EUR seulement.

« Nous pensons qu’un accord de dernière minute sera trouvé cette année entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Toutefois, la période de transition qui en résultera ne renforcera pas totalement la confiance des ménages et entreprises britanniques. Au total, le PIB britannique devrait croitre à un rythme faible de +1,2% en 2019. En cela, nous attendons une nouvelle faible croissance des importations britanniques (+2% en 2019), et donc un manque de débouchés pour les entreprises françaises », conclut Ana Boata.